C'est pourquoi parler avec quelqu'un et l'écouter, c'est le prendre pour un être humain, ou tout au moins le traiter comme tel. Ce n'est que le premier pas, bien sûr, car la culture qui nous humanise tous part du langage, mais n'est pas seulement langage. Il y a d'autres façons de montrer que nous nous reconnaissons en tant qu'êtres humains, certaines démonstrations de respect et d'égards que nous manifestons les uns pour les autres. Nous voulons tous être traités ainsi, sinon nous protestons. C'est pourquoi les filles se plaignent d'être assimilées à des femmes "objet", à de vulgaires ornements ou outils ; pour cette même raison, lorsque nous voulons invectiver quelqu'un, nous le traitons d'animal, comme si nous voulions lui rappeler qu'il renie les comportements de mise entre les hommes et que nous le paierons de même monnaie s'il continue sur la même voie. Dans tout celà, le plus important me paraît être ceci : l'humanisation (à savoir ce qui nous transforme en être humains, en ce que nous voulons devenir) est un processus réciproque (comme le langage, tu te rends compte !). Pour que les autres puissent me rendre humains, je dois aussi les rendre humains ; s'ils sont tous comme des choses ou des bêtes vis-à-vis de moi, je ne vaudrai jamais plus qu'une chose ou qu'une bête. C'est pourquoi, s'offrir une belle vie n'est finalement pas très différent d'offrir une belle vie. Réfléchis deux secondes là-dessus, tu me feras plaisir...
d'après Fernando Savater
Merci à ma bonne Paule pour m'avoir éclairé !
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