L i f e i s b e a u t i f u l

L i f e i s b e a u t i f u l
ce dont on manque

"Ce qu'on a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour." Platon


ce dont on manque
ce dont on manque

ce dont on manque

jeudi 29 août 2013

Parler pour ne rien dire...






"Les paroles des hommes
c'est un jeu entre les ombres et la lumière,
on ne sait jamais où sera la lumière
où seront les hommes."

Bruno Samson

















C'est bientôt la fin de l'été. Le soleil se couche tranquillement ce soir.
Ces derniers rayons jouent avec les reflets d'une brindille humide couchée par l'humidité du soir.
Une odeur de terre mouillée monte de la prairie et un petit vent frais carresse cette fin de journée.
Il fait bon vivre dans cette forêt, dans ces bois épais où la fraîcheur s'installe au coucher du soleil.
Mon pas s'accélère alors que j'approche de la maison. Elle a toujours été là, fidèle,
cachée derrière une petite butte d'herbe et blottie dans les arbres. Elle observe...
Le jour continue de baisser. Un parfum de menthe fraîche et de thym sauvage s'évapore dans l'air.
Mes mains sentent la pierre, l'herbe et la mousse. J'avance, et mon pas ne fait pas de bruit,
glisse dans l'herbe dans un léger frottement...
Je ne vais pas me lancer dans un récit pompeux ou à la noix pour décrire mes sentiments.
Parce que si je viens là, c'est bien pour y retrouver le calme, la sérénité, peut-être même des souvenirs...
Maintenant que je m'approche de la maison, je me glisse le long du mur recouvert de végétation.
J'essaie de me faire tout petit, discret comme si je venais d'arriver dans le dernier acte de la journée,
celui d'une pièce de théâtre qui s'appellerait "Coucher de soleil dans les bois" !
Je me demande avec un nom pareil qui pourrait bien venir assister à une telle représentation ?
Personne certainement ou alors quelques curieux voir si la fin est toujours la même que la veille...
Je n'ai pas de fauteuil rouge pour m'asseoir mais ça ne fait rien, le spectacle en vaut la peine !
Bonsoir, excusez-moi 'sieur le bourdon, pouvez pas vous poussez un peu... merci...
Je serai ce soir l'unique spectateur de ce coucher de soleil et applaudirai avant la fin...
Ceci dit... peut-être pas quand même... mais va savoir ? Qui se souvient de la fin ?



























Je reste assis là de nombreuses minutes, regarde, observe autour de moi. J'entends mon coeur qui bat...
Quelques moustiques, guêpes et de nombreuses mouches ont décidé de venir faire comme moi !
Même là, impossible d'être tranquille ! Cependant c'est bien moi l'intrus qui n'ai pas payé sa place à l'entrée.
Alors je m'agite dans tous les sens pour faire fuir ces insectes qui n'ont de cesse que de venir tourner autour de moi...
Je pense à de nombreuses choses et finalement à rien à la fois... Je n'arrive pas à lâcher prise comme on dit chez moi...
Il y a tant à dire et j'ai tellement d'idées en tête, des idées sombres et aussi de belles histoires.
Le soleil va finir par disparaître derrière la colline et je dois rentrer par le chemin qui mène chez moi.
J'essaie de ne pas applaudir avant de me lever parce que le spectacle en valait la peine... Mais quel spectacle ? 
Je n'ai rien raconté ici dans ces quelques lignes... Ai-je oublié ou bien est-ce par pudeur que je n'ose raconter la fin de l'acte ?
Plutôt parce que je ne sais pas comment le dire et l'écrire pour vous faire partager ces quelques instants de bonheur.
Et puis, qui va donc lire quelques lignes d'un texte égaré au milieu de l'internet, des différents débits et des kilos octets ?
Peu importe... je vais essayer d'affiner mon propos et mon écriture pour... pourquoi faire au fait ?
Je n'en sais rien et vous en serez les spectateurs ( je parlais des mouches et des moustiques )... :-)
Je rentre donc par le chemin qui mène au hameau et donne la main aux feuilles, aux branches et aux rayons de soleil !
Je ne savais pas en fait que le spectacle se jouait aussi derrière les bois... 
Mes yeux se remplissent de lumière et je me laisse aller à chanter une vieille ritournelle
"Prom'nons-nous dans les bois Pendant que le loup y'est pas Si le loup y'était il nous mangerait Mais comm' il y'est pas...
... ... ...  

























































"Il y a des yeux qui reçoivent la lumière
et il y a des yeux qui la donnent."

Camille Claudel