L i f e i s b e a u t i f u l

L i f e i s b e a u t i f u l
ce dont on manque

"Ce qu'on a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour." Platon


ce dont on manque
ce dont on manque

ce dont on manque

jeudi 1 mai 2014

Accompagne-moi encore...






"Accompagner quelqu'un, 
c'est se placer ni devant, ni derrière, ni à la place.
C'est être à côté."
Joseph Templier





C'est le premier jour,
Le premier jour du mois de mai,
Un nouveau jour qui commence,
Comme tous les autres jours ;
Demain, aujourd'hui ou hier, peu importe...

Aujourd'hui c'est septembre,
Et c'est pour moi mon premier jour de rentrée,
Celui où je donne la main, 
La gorge serrée, le ventre noué,
Mon premier jour de rentrée à l'école...

Nous sommes pourtant au mois de mai,
Et il n'y a point d'écoliers dans les rues,
Dans les cours des écoles ;
Des enfants crient au loin, s'amusent peut-être...
Ils jouent, allez savoir, à la rentrée des écoles en mai ?...

Aujourd'hui c'est septembre,
Et je donne la main à ma mère,
La gorge serrée, le ventre noué, 
Les yeux humides parce que je n'arrive pas à pleurer...
Mon regard se porte au loin,
Vers l'horizon de la Rue du mois de mai ;
Maman se tient près de moi et m'accompagne...

Nous sommes pourtant au mois de mai,
Et il n'y a points d'écoliers dans les rues,
Ni dans les cours des écoles ;
Nous sommes le 1er mai,
Et je marche dans un couloir !
Ma mère se tient près de moi,
Le regard perdu, là-bas, vers une fenêtre rose,
Là où il n'y a pas d'écoles et de rues :
La Rue du mois de mai en fait n'existe pas !

La gorge serrée, le ventre noué,
Elle ne se souvient de rien,
Ni du premier jour, ni du mois de la rentrée des écoles ;
Tous ces enfants crient ou s'amusent pour rien :
Il n'y a pas d'école le 1er mai !

Aujourd'hui c'est le premier jour,
Celui où je donne la main, 
La gorge serrée, le ventre noué,
Premier jour où je donne la main ;
Maman a peur de marcher dans la rue,
Et s'accroche à mes doigts, le regard perdu,
Les yeux tournés vers le bout du couloir,
Vers la fenêtre rose de cet hôpital...
Elle ne sait pas qui l'accompagne,
Mais j'ai le souvenir à jamais de ma mère,
De sa douce présence à mes côtés,
Pour m'accompagner à l'école,
Lorsque dans ses souvenirs j'étais encore un écolier...

Peu importe les mois et les jours de rentrée...
Aujourd'hui est un nouveau jour qui commence,
Comme tous les autres jours ;
Demain, aujourd'hui ou hier, peu importe...
Maman, je te donne la main.









"On peut connaître tout,
excepté soi-même."
Stendhal