L i f e i s b e a u t i f u l

L i f e i s b e a u t i f u l
ce dont on manque

"Ce qu'on a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour." Platon


ce dont on manque
ce dont on manque

ce dont on manque

samedi 9 février 2013

Bon Jour...


Aure
Aure [ Photo Stéphane Giner ]




1 2 3...

Je n'ai pas toujours eu cette difficulté
A vivre avec quelque chose qui manque...
L'enfance est faite d'instants fragiles
Où parfois tout peut basculer,
De moments passés à s'instruire
A savoir de quoi demain sera fait...
Un seul regard suffit à faire exister
Comme il peut détruire l'espoir d'avancer ;
Alors que d'autres jouent en riant
S'amusent à cache-cache, chat perché,
A courir dans la rue, dans les prés...
1 2 3 c'est fermé, je suis resté prisonnier !

Une pièce noire, pas pour jouer,
Ni pièce pour interpréter un rôle,
Future mise en scène de lendemains
Où je serais l'acteur de mon quotidien...
Rien de tout ça dans ce noir élaboré ;
Une pièce sombre comme celles fermées à clé ;
Il en faut de l'imagination pour entrevoir l'horizon,
Du temps pour le concevoir, l'observer, l'apprivoiser...
Et malgré toutes ces heures comptées,
L'univers se construit avec de sombres mètres carrés...

Quelle chance j'allais dire,
L'enfant ne prend pas de suite conscience
De la fondation sur laquelle il est posé : 
On peut passer des jours et des heures
A tourner en rond autour d'un trou
Sans savoir que dedans on peut y tomber ;
On peut même s'en faire un allié
Une sorte de compagnon béant
Qui prend le pouvoir sur vos pensées...
Quelle perte de temps à combattre
Cet inconnu inexistant disparu à jamais !

Fort heureusement, comme nous le savons tous,
Il n'y a rien de plus capricieux que des clés
Qui s'amusent à se cacher, se perdre ou s'égarer
Dans un des nombreux recoins de l'habitation !
La clé de cette porte, là, derrière moi,
N'est pas tombée dans les mains de ce compagnon,
De cet espèce d'ami noir au regard sombre,
Qui d'un seul trou l'aurait bien absorbé !

Un trait de lumière et quelques paroles
Sont venus éclairer la surface de cet horizon ;
Tiens... il y avait des fenêtres et des volets ?
C'est dans tes yeux belle Sylvette
Que j'ai alors commencé à exister...
La couleur du ciel donnée à ta vision
M'est devenue inspiration, vers toi,
D'une infinie bleutée à l'horizon,
Mise en scène parfaite d'une apparition
A faire vibrer les cordes vocales
Dans une interprétation de mon premier rôle,
Celui où j'ai eu envie de dire "Bon Jour"...
J'en ai oublié le gouffre profond
Qui de sa voix monotone et monocorde
Me suppliait de ne pas l'abandonner...

Hélas mon cher, toi mon bourreau et mon ami,
Je vais devoir te laisser un instant ;
Tu m'as fait peur tu sais ?
Je pense que tu n'avais pas assez d'appétit
Pas assez faim pour m'anéantir,
Me faire disparaître et m'engloutir...
La caresse d'une main bienveillante
Vaut bien plus que tous les levers de soleil !

Mais, j'avais dit "Un instant",
Et ce trou n'avait pas tout à fait disparu ;
Il y a comme un manque qui ne se comble jamais...
Le plus beau des regards peut s'éteindre
Se voiler, noir, derrière de nuages épais...

Même si adulte il y a quelque chose qui manque,
J'entends encore les battements de tes longs cils,
Tels des oiseaux vers l'aurore s'envolant doucement ;
Oui, c'est vrai... Parfois, tout peut basculer !



"Aucune grâce extérieure n'est complète
si la beauté intérieure ne la vivifie.
La beauté de l'âme 
se répand comme une lumière mystérieuse
sur la beauté du corps."
Victor Hugo

samedi 2 février 2013

Re-garde-moi...


Aure Sans titre [ Photo Stéphane Giner ]



Réflexion

Faire semblant de ne pas voir
Nos images dans le miroir ;
Les regards glissent, s'évitent,
Nos pas se croisent, vont vites,
Les yeux dans ton bleu regard
M'oublient, sourient et m'esquivent ;
Pourquoi, je ne comprends pas,
Tant de peur ou tant de haine ?
Quelle est cette image qui file
Sombre, inconnue, nouvelle ?
Est-ce bien moi à ce stade
Que tu jettes dans l'oubli ?
L'amour a plusieurs facettes :
Aimer dans chaque rejet
Haïr dans chaque reflet...
La réflexion du miroir
Qu'envoient toutes les images
Des deux regards qui se croisent,
Est-ce bien moi, est-ce toi
Que j'observe devant moi ?
En surface tu es la même
Depuis le début je t'aime !
Cette réflexion sur moi-même,
Ce beau visage où je sombre
Devient maintenant obscur
A tes yeux creux, transparent
Tel un visage inconnu
Sans bouche, voix, sans paroles ;
Difficile d'exprimer
Ce qui a pris tout son sens
Et dont je me trouve sans ;
De toi je suis en manque...
Pourquoi, je ne comprends pas,
Cette histoire se termine ?
L'idée de tout simplement
T'apprécier comme reflet,
Comme une personne aimée,
Amour d'être à tes côtés,
Rire, jouer, s'amuser, 
Aujourd'hui s'est envolée ?
J'ai mal et maintenant je sais
Que même un simple miroir
Peut verser des larmes et pleurer...

Dans tes yeux, j'ai existé...



"Aimer
ou faire semblant d'aimer,
où est la différence,
du moment que l'on parvient
à se tromper soi-même ?"
Frédéric Beigbeder