L i f e i s b e a u t i f u l

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ce dont on manque

"Ce qu'on a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour." Platon


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mercredi 4 juillet 2012

Désirer...

... c'est manquer.
Manquer
Photo Sassard ( Manquer - 19 juillet 2009 )




Désirer c'est manquer

Désirer c'est manquer. Même si lorsque l'on désire ce que l'on possède ;
car on n'est jamais assuré de la posséder toujours.
En ce sens, aimer c'est manquer, c'est désirer ce que l'on ne peut posséder :
- Essaie donc aussi, reprit Socrate, à propos de l'Amour, de nous dire s'il est l'amour de quelque chose ou de rien.
- Il est certainement l'amour de quelque chose.
- Garde donc dans ta mémoire, dit Socrate, de quoi il est amour, et réponds seulement à ceci :
l'Amour désire-t-il ou non l'objet dont il est amour ?
- Il le désire, répondit-il.
- Mais, reprit Socrate, quand il désire et aime, a-t-il ce qu'il désire et aime, ou ne l'a-t-il pas ?
- Vraisemblablement il ne l'a pas, dit Agathon.
- Vois, continua Socrate, si, au lieu de vraisemblablement,
il ne faut pas dire nécessairement que celui qui désire désire une chose qui lui manque
et ne désire pas ce qui ne lui manque pas.
Pour ma part, c'est merveille comme je trouve cela nécessaire, et toi ?
- Moi aussi, dit Agathon.
- Fort bien. Donc un homme qui est grand ne saurait vouloir être grand, ni un homme qui est fort être fort ?
- C'est impossible, d'après ce dont nous sommes convenus.
- En effet, étant ce qu'il est, il ne saurait avoir besoin de le devenir.
- C'est vrai.
- Si en effet, reprit Socrate, [...] quelqu'un soutenait qu'étant en bonne santé il désire être en bonne santé,
qu'étant riche il désire être riche et qu'il désire les biens mêmes qu'il possède, nous lui répondrions :
Toi, l'ami, qui jouis de la richesse, de la santé, de la force, tu veux jouir de ces biens pour l'avenir aussi,
puisque dans le moment présent, que tu le veuilles ou non, tu les possèdes.
Vois donc, quand tu prétends désirer ce tu as, si tu ne veux pas précisément dire :
je veux posséder aussi dans l'avenir les biens que je possède maintenant.
Il en tomberait d'accord, n'est-ce pas ?
- Je le pense comme toi, dit Agathon.
Socrate reprit :
- N'est-ce pas aimer une chose dont on ne dispose pas encore, et qu'on n'a pas,
que de souhaiter pour l'avenir la continuation de la possession présente ?
- Assurément, dit Agathon.
- Cet homme donc, comme tous ceux qui désirent, désire ce qui n'est pas actuel ni présent ;
ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque,
voilà les objets du désir et de l'amour.

Platon, Le Banquet (= 385 av. J.-C.)
199e-200c, Éd. Flammarion,coll. « G.F. », trad. E. Chambry, 1964, pp. 66-67

16 commentaires:

Rêveuse bleue a dit…

Très belle définition...
Complexe...sourire, mais réelle

jeff a dit…

Le réel... parlons-en Rêveuse bleue...
Bises :-)

Rêveuse bleue a dit…

Parler?...j'aime le silence, il ne blesse...les mots sont sournois, parfois...j'aime écouter le silence, entendre ses blessures, ses joies, ses doutes...sa vie
Bisous bleus

jeff a dit…

Bises Rêveuse bleue... ;-)

Rêveuse bleue a dit…

Bisous Jeff

Mes pensées avant, après le silence...Sourire

http://lesfleursducoeur.blogspot.fr/

Kat Imini a dit…

Jeff, cela tendrait à démontrer que dès lors que l'on "a" l'objet du désir et de l'amour, qu'il est présent, on ne le désire plus ? C'est assez terrible. Ou alors peut-être faut-il "accepter", "penser", "se convaincre", "croire", que jamais personne ne possède personne, que chaque instant ne présage pas de l'instant futur, que l'instant est à vivre et à renouveler sans se croire arriver, que le voyage dure, toujours, et qu'il est beau chaque jour. J'espère que tu me comprends, sourire, oui je pense. Bises.

Nathalie a dit…

Je pense que dans le raisonnement de Socrate il y a confusion entre désir et amour. Le désir certes est de quelque chose qu'on n'a pas mais je ne crois pas que ce soit vrai de l'amour. L'amour EST, il n'est pas projection dans l'avenir.

C'est un état dans lequel on baigne, qui peut avoir une composante de désir mais pas nécessairement. Le raisonnement qui le lie à quelque chose qu'on n'a pas ne tient pas, enfin pas à mon avis

jeff a dit…

Pour essayer de répondre à kat Imini et à Nathalie,
ce qui me semble être dit ici dans ce texte de Platon c'est que,
l'amour seul n'est rien. Il est le résultat du sentiment qu'on ressent parce qu'il y a eu du désir. L'amour seul n'existe que s'il y a cette possibilité de ressentir du désir. Le désir peut s'exprimer ou apparaît lorsqu'il n'y est plus ! On ne peut pas désirer ce qui a été déjà désiré... L'envie, le besoin sont la satisfaction de ce désir... Donc, il ne peut ( à mon avis ) exister en permanence ! Désirer c'est manquer, ça veut dire ( pour moi ) que la jouissance par rapport à un objet désiré a satisfait ce désir.
Lorsque nous sommes comblés dans le sens où nous sommes dans la jouissance de ce que nous avons désiré et pensons aimer cet objet désiré, nous ne le possédons pas tout à fait ! Il nous échappe ! Notre inconscient sait ce qu’il nous faut, ce que nous voulons réellement... Cela voudrait dire que le désir et l'amour ne seraient jamais satisfaits et que nous cherchons en permanence à les combler ! D'où la nécessité qu'il y ait du manque pour combler notre désir et ressentir de l'amour !
Envisager le manque permet la création. Le manque, nous ne le maîtrisons jamais ! Il se trouve là où notre inconscient nous signifie que ce qui est présent ne satisfait pas notre jouissance.
Nous serions toujours en quête de désir et d'amour... sinon, que serions-nous ? Une fois notre désir satisfait, nous pourrions vivre comblés de cet amour envers l'objet désiré ?
Platon est bien complexe... et si simple à la fois dans ce qu'il exprime à travers Socrate !
Après l'apéro, j'aurai peut-être les idées plus claires pour mieux formuler mon analyse de ce passage du Banquet au sujet de Désirer c'est manquer !... :-)
D'ailleurs, je désire un apéro, mais déjà, je ne le désire plus puisque j'ai déjà exprimé ce désir... Pfiooouuuw... j' y arriverai !

Bises Kat et Nathalie...

PS : Faut que je prenne des vacances !!! Lol :-)

Dorota Narwojsz-Szal a dit…

Voir, coller mon poème préféré par Wislawa Szymborska, en revanche ... combien peut être dit à propos de la haine. Un jour férié, je vous envie. Je dois encore attendre un peu pour vos vacances ;o)

Regardez comment encore opérationnel,
Comment bien il colle
la haine dans notre siècle.
Comment prendre facilement des obstacles élevés.
Comme il est facile pour elle - saut, se précipitent.

Ce n'est pas comme les autres sentiments.
Âgés et plus jeunes qu'eux.
Elle donne naissance à des raisons qui inspirent sa vie.
Si vous vous endormez, il n'est jamais le sommeil éternel.

Religion ou pas religion -
toute s'agenouiller au début.
La patrie est pas à la maison -
plus de temps pour se mettre à courir.
Nice et la justice dans le début.
Après que précipiter seul.
La haine. La haine.
Sa grimace visage
l'extase de l'amour.

Oh, ces sentiments d'autres -
coeur malade, bouffi et lent.
Depuis quand est une fraternité
peut compter sur les foules?
Compassion jamais
atteint la ligne d'arrivée en premier?
Il attrape juste que son sait.

Capable, intelligent, très occupé.
Ai-je besoin de dire combien de chansons qu'elle a écrite.
Combien de pages de l'histoire numérotées.
Tapis de personnes réparties
sur le nombre de places et des stades.

Ne vous leurrez pas:
peut créer la stigmatisation.
Wonderful est sa couleur rouge lueur dans la nuit
De grands nuages ​​de l'aube rose.
Il est difficile de nier pathos ruines
et de l'humour grossier
colonne robuste qui s'avance sur eux.

Elle est un maître du contraste
entre bruit et silence,
le sang rouge et blanc de neige.
Et surtout, jamais ennuyeux
tortionnaires thème soignées
souillé la victime.

Pour de nouvelles tâches à tout moment prêt.
Si vous devez attendre, attendre.
Ils disent que les personnes aveugles. Aveugle?
Il a les yeux vifs d'un tireur d'élite
et regarde vers l'avenir
- Elle seule.

Désolé pour la traduction très pauvre de la ligne.

jeff a dit…

C'est original Dorota... et em même temps... le texte original doit être plus fort je pense !!! :-)
Bises...

Blitz a dit…

This Jeff, is just gorgeous! Original and creative.

jeff a dit…

... ;-)
Thanx a lot Elin !
See u :-)

Théorème a dit…

Le désir s'expose à nos propres limites. Il devient plaisir puis inutile.
Enfin je dis ça, je n'y comprend rien...

jeff a dit…

Ben non... c'est ça... du moins je crois aussi !!! Non mais je balance plein de trucs... on dirait que je me la pète... mais j'y comprends tchi !!! ;-)
Bizzz Théorème ;-)

Théorème a dit…

Bon, alors, un peu de légèreté, allons à la plage !
Biz Jeff.

jeff a dit…

Pourquoi ? Tu viens avec moi ? ;-)
La virtualité ne ressemble en rien à la "véritabilité", "véritabilité" où pourrait s'exprimer ma virilité à ton sujet si telle était ton idée virtuelle ?...
Bises Madame Théorème ;-)
Belle journée sous le ciel bleu ;-)