23 mai 2008
"Un père n'est pas celui qui donne la vie,
ce serait trop facile,
un père c'est celui qui donne l'amour."
Denis Lord
A mon père
Mon Père Louis, Jean, François,
Avec vos prénoms de navires,
Mon Père mien, mon Père à moi,
Et dont les yeux couleur de myrrhe,
Disaient une âme vraie et sûre,
En sa douceur et sa bonté,
Où s'avérait noble droiture,
Et qui luisait comme un été,
Mon Père avec qui j'ai vécu
Et dans une ferveur amie,
Depuis l'enfance où j'étais nu,
Jusqu'en la vieillesse où je suis.
Mon Père, amour m'était en vous,
Que j'ai gardé toute ma vie,
Ainsi qu'une lumière luie
En moi, et qui vous disait tout ;
Mon père qui étiez ma foi
Toute de clarté souriante,
Dont la parole m'était loi
Consentie par mon âme aimante,
Mon Père doux à mes erreurs,
Et qui me pardonniez mes fautes,
Aux jours où trop souvent mon coeur
De sagesse n'était plus l'hôte,
Mon Père ainsi je vous ai su
Dans les heures comme elles viennent
Du ciel ou d'enfer descendues,
Apportant la joie ou la peine.
Or paix et qui était en vous
En l'amour du monde et des choses,
Alors que mon coeur un peu fou
Les voyait eux, parfois moins roses,
C'était vous lors qui m'apportiez
Foi en eux qui n'était en moi,
Lorsque si doux vous souriiez
À mes craintes ou mon émoi,
Et vous étiez alors mon Dieu,
Et qui me donniez en silence,
Et rien que par votre présence
Espoir en le bonheur qu'on veut.
Pour mieux accepter en l'attente
L'instant qui est, le jour qui vient,
Et sans que doute les démente
Croire aux joies dans les lendemains.
Ô mon Père, vous qui m'aimiez
Autant que je vous ai aimé,
Mon Père vous et qui saviez
Ce que je pensais ou rêvais,
Un jour où j'avais cru trouver
Celle qui eut orné ma vie,
À qui je m'étais tout donné,
Mais qui las ! ne m'a pas suivi,
Alors et comme je pleurais,
C'est vous si doux qui m'avez dit
Rien n'est perdu et tout renaît
Il est plus haut des paradis,
Et c'est épreuve pour ta chair
Sans plus mais d'âme un autre jour,
Tu trouveras le vrai amour
Eternel comme est la lumière,
Et pars et va sur les navires
Pour oublier ici ta peine,
Puisque c'est ce que tu désires,
Et bien que ce soit chose vaine,
Va, mon fils, je suis avec toi
Tu ne seras seul sous les voiles,
Va, pars et surtout garde foi,
Dans la vie et dans ton étoile.
Or des jours alors ont passé
De nuit, de brume ou d'or vêtus,
Et puis des mois et des années
Qu'ensemble nous avons vécus
Mon Père et moi d'heures sincères,
Où nous était de tous les jours
La vie ou douce, ou bien amère,
Ainsi qu'elle est et tour à tour,
Et puis en un matin d'avril
Les anges noirs eux, sont venus,
Et comme il tombait du grésil
Sur les arbres encore nus,
C'est vous mon Père bien aimé,
Qui m'avez dit adieu tout bas,
Vos yeux dans les miens comme entrés
Qui êtes mort entre mes bras.
Max Elskamp
"Dans une prochaine vie, papa,
j'aimerais te reprendre comme père."
Bernard Werber
dimanche 23 mai 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
12 commentaires:
Jeff...
Je n'ose même pas demander
Ce qui se passe
Ce qui s'est passé
Mais quoi qu'il arrive
Quoi qu'il est arrivé
Je pense à toi
C'est un rassemblement de pensées et poème et image ici qui perce le coeur avec une fleche portant tout l'amour et toute la douleur de ce bas monde...
Je t'envoie un tonneau en chêne plein d'amitié...
Tres beau et triste poem.
Je me joins à Owen avec mes interrogations ... alors je pense aussi à toi bien fort ... d'ailleurs c'est la raison pour laquelle ne te voyant plus, je suis venue vers toi !
J'adore la photo de cet arbre !
C'est un très bel hommage Jeff, personnel bien sûr, mais universel, pour tous les pères.
Ceux que nous avons aimés et qui sont partis vivent toujours dans notre cœur, à jamais.
Il y a toutes sortes de pères.
Il y a toutes sortes de fils.
Point trop de regrets.
Nus sommes aussi ce qu'ils ont fait de nous.
je t'embrasse, Jeff, en silence...
"Dans une prochaine vie, papa,
j'aimerais te reprendre comme père."
Le plus beau compliment qu'on puisse faire à son père.
Owen,
Nadège,
Namaki,
K'line Bloom,
Avignon,
Roxana,
Nathalie,
merci pour ces quelques mots qui, même dans "un espace virtuel", sont agréables à lire et sont si sympathiques...
Merci !
Jeff le fidèle, s'associer aux gens de passage, fidèles aux aussi, et te dire tout ma sympathie, sans les mots cette fois, car ils seraient de trop.
Prends soin de toi, de vous...
Bises
Loulou
Merci beaucoup Loulou... Merci encore...
Longtemps que je n'étais pas venue. J'avais tort. Un poème magnifique, une photo sublime, et des mots très forts. Qu'on aimerait pouvoir dire, ou pouvoir avoir dit.
Merci Pastelle !
Celà me va droit au coeur...:)
Enregistrer un commentaire